Coronis, zarzuela baroque

Le Poème Harmonique

Direction musicale : Omar Porras, mise en scèneVincent Dumestre, direction musicale


24/03/2020 |

Lille

Opéra de Lille

Opéra de Lille

Pl. du Théâtre

Lille

Nord

Haut-de-France


Distribution :

Ana Quintans Coronis / soprano
Isabelle Druet Triton / mezzo-soprano
Emiliano Gonzalez Toro Protée / ténor
Anthéa Pichanik Menandre / contralto
Victoire Bunel Sirene / mezzo-soprano
Marielou Jacquard Apollon / mezzo soprano
Caroline Meng Neptune / mezzo-soprano
Brenda Poupard Iris, ensembles vocaux / mezzo-soprano
Olivier Fichet ténor, ensembles vocaux / ténor

Ely Morcillo, Alice Botelho, Elodie Chan, David Cami de Baix, Caroline Le Roy, Michaël Pallandre, danseurs et acrobates

Le Poème Harmonique

Loris Barrucand assistant musical
Marie Robert assistante à la mise en scène
Sara Agueda conseillère linguistique
Camille Delaforge chef de chant
Mathias Roche lumières
Bruno Fatalot costumes, perruques, chaussures
Amélie Kiritzé-Topor scénographie
Laurent Boulanger accessoires
Véronique Soulier Nguyen perruques, maquillages
Ateliers de l’Opéra de Limoges réalisation des costumes et des décors

« Jouée devant le jeune roi d’Espagne Philippe V, petit-fils de Louis XIV, cette pastorale mythologique est entièrement chantée. Une exception en cette fin du Siècle d’Or où l’Espagne vibre pour la zarzuela, spectacle lyrique mêlant chant et déclamation, comme Londres pour le semi-opéra illustré par King Arthur.

De quoi est-il question ici ? Une nymphe à la beauté sans pareille, Coronis, échappe de justesse au monstre marin qui tente de l’enlever, Triton, lorsqu’éclate une guerre ravageuse entre Apollon et Neptune. L’un embrase, l’autre inonde le pays de Thrace où tous deux veulent régner. Fuyant le désastre, Coronis est retrouvée par Triton, mais Apollon survient et tue celui-ci. Nymphe et dieu, amoureux, sont faits roi et reine par Jupiter.

Durón, maître de la chapelle royale à Madrid, exploite cette trame spectaculaire et présente à la cour un spectacle exotique. Certes, Coronis, aussi éloignée de la tragédie en musique française que de l’opéra italien, émane d’un théâtre musical propre à l’Espagne des Habsbourg, largement méconnu aujourd’hui malgré la renaissance de l’opéra baroque. La variété des influences n’en est pas moins prodigieuse. On entend ici des chœurs fastueux ; des lamenti poignants à la mode italienne ; des tonadas, chansons populaires typiques du théâtre espagnol ; de grands airs annonçant l’opera seria ; des coplas, ou couplets, qui avec leurs refrains égayent le dialogue. Tout un univers propice au mélange des registres, dans une action où le burlesque répond au tragique.

Mais le plus remarquable tient à une distribution entièrement féminine ou presque, partagée entre sept sopranos incarnant aussi bien l’héroïne qu’Apollon ou Neptune, et un ténor jouant le vieux devin Protée. Reflet d’une Espagne où seules les femmes, au sein des troupes théâtrales, étaient formées au chant, tandis que les chantres de la chapelle royale dédaignaient la scène.

Pour faire revivre cet opéra insolite et haut en couleurs, le metteur en scène Omar Porras le rapproche du théâtre de tréteaux et s’appuie sur des didascalies savoureuses, qui font jouer certaines parties de l’action en coulisses. Le Poème Harmonique prête à ce feu d’artifice sonore, au milieu des violons et des vents de l’orchestre, les couleurs ardentes de ses harpes, guitares et percussions. »

Vincent Dumestre

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