Mon Amant de Saint Jean

Le Poème Harmonique


14/11/2022 | 20:00

Toulon

Festival de musique de Toulon

Festival de musique de Toulon

Toulon


L’Histoire se répète. La musique baroque, à la renaissance de laquelle nous participons depuis de nombreuses années, savons-nous d’où vient-elle ? L’Histoire se répète et nous le rappelle. Dès le début du 20e siècle, quand Wanda Landowska retrouve le clavecin, que Charles Bordes fait l’apologie de Lully, que Xavier de Courville ranime l’esprit de Monteverdi, et que Weckerlin fait le lien sacré entre les musiques baroques et les chansons et timbres populaires… Ils sont suivis par la plupart des chanteurs de l’époque, dont Yvette Guilbert, qui chantent sur le même ton les airs de cour du 17e siècle, les Chansons populaires d’antan et leur propre répertoire de chansons !
Un récital où l’atmosphère des chansons des Années Folles insuffle sa douce folie à la musique ancienne, dans une connivence alimentée par le sens de la proximité, de l’intime, où priment l’émotion de la voix seule et la poésie des textes.
Dans l’esprit des tours de chant, ils invitent ainsi à écouter quelques-uns des plus beaux airs baroques où l’expression du sentiment amoureux trouve un écho intemporel dans les mélodies réalistes du 20e siècle, jusques aux arrangements du compositeur contemporain Vincent Bouchot. Le tout relié par cette tonalité intime si chère au Poème Harmonique – tel un maillage guidé par l’émotion, dont les fils délicats donnent à voir sur scène l’aventure intérieure d’une femme, à l’heure où surgit le souvenir de ses amours anciennes.
L’entre-deux-guerres marque en effet une étape souvent méconnue dans la redécouverte de la musique ancienne. C’est l’époque de l’ethnomusicologie, des recueils de « chansons d’autrefois », quand la quête identitaire alimente l’attrait pour un roman national fantasmé ; quand la nostalgie du temps jadis le dispute à l’énergie virevoltante des cabarets. Artistes, chercheurs, musicologues – tels Xavier de Courville ou Vincent d’Indy – partent alors à la recherche de ces œuvres que l’on n’appelle pas encore « baroques », pour les intégrer au registre populaire de la chanson traditionnelle. Et dans les tours de chant de Colette Renard, Fréhel, Barbara ou Damia, voilà que les airs de cour côtoient les créations nouvelles, et que la tragédie lyrique s’allie aux mélodies chantées dans les campagnes françaises !

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