Akadêmia

L'ensemble | English

Créé en 1986, Akadêmia est un ensemble baroque instrumental et vocal au projet artistique singulier. Son nom, en référence à l'école philosophique fondée par Platon, témoigne de l'ancrage humaniste de la démarche de Françoise Lasserre. L'exigence de la recherche et du respect des sources musicales, indispensables à une certaine « authenticité », mais aussi le désir de susciter l’émotion sont au cœur de son projet artistique. La riche production discographique de l'ensemble, consacrée à Palestrina, Monteverdi, Landi, Cavalli, Schütz et Bach, est largement saluée par la critique et a reçu plusieurs récompenses (Diapason d'or, ffff de Telerama, Choc de Classica…). En 2016, Akadêmia fêtera ses 30 ans d'existence et donnera à cette occasion plusieurs concerts prestigieux, notamment le Magnificat et la Trauerode de Bach au Festival de la Chaise-Dieu, le programme Johann Christoph Bach à l'Oratoire du Louvre de Paris et Orfeo par-delà le Gange à l'Arsenal de Metz et à l'Opéra de Reims. Ces trois concerts illustrent bien la direction que Françoise Lasserre impulse à Akadêmia depuis plusieurs années, en s'attachant à proposer une lecture nouvelle des grandes œuvres qui ont fait le succès de l'ensemble. Son ambition est de faire résonner la musique ancienne dans le monde moderne, par la construction de ponts entre les disciplines artistiques (danse, littérature, théâtre de marionnettes, vidéo…), les époques et les cultures extra-européennes. Ses interprétations de Schütz et Monteverdi sont ainsi à l'origine de plusieurs créations de danse contemporaine : Altro Canto de Jean-Christophe Maillot en 2006 qui continue de tourner à travers le monde, Mea Culpa et Mercy de Sidi Larbi Cherkaoui en 2006 et 2014. Pour favoriser une proximité entre le public d'aujourd'hui et les grandes pages de la musique baroque, Akadêmia commande deux textes en français au poète Jean-Pierre Siméon. En 2010, c'est Orphée et la musique italienne qui sont à l'honneur avec La mort n'est que la mort si l'amour lui survit. Puis en 2014-2015, le spectacle Et ils me cloueront sur le bois, réécriture contemporaine et humaniste de la Passion selon Matthieu, propose une approche inédite du chef d'œuvre de Jean-Sébastien Bach. Depuis 2013, Akadêmia est très engagé en Inde. Son opéra Orfeo par-delà le Gange, d’après l’œuvre de Claudio Monteverdi, a été le point de départ d'un travail de formation et de coopération avec de jeunes artistes indiens, qui se poursuit aujourd’hui. Cet engagement s'inscrit dans la continuité du travail d'Akadêmia en France pour former et accompagner de jeunes professionnels dans leurs débuts. Akadêmia s'investit auprès des publics pour faire découvrir les œuvres et les instruments baroques et favoriser l'accès de tous à l'émotion du concert. Il intervient régulièrement dans les écoles, collèges et lycées et noue des partenariats étroits avec des centres sociaux, des maisons de retraite ou encore le Secours Populaire ou l'association Cultures du Cœur.

L’Ensemble Akadêmia est en résidence à Reims. Il est soutenu par la région Champagne-Ardenne et le Département de la Marne. Mécénat Musical Société Générale est son principal mécène. Akadêmia reçoit également le soutien de Champagne Boizel, Plurial-Novilia, Best Western Plus Hôtel de la Paix, Cabinet Expertise-Audit-Conseil FCN et X-PM (partenaire de ses projets internationaux).

The ensemble | Français

In choosing the name Akadêmia, Françoise Lasserre gave her approach to music firm roots in a consciously humanistic tradition, inherited from the Platonic garden and the Italian Renaissance. Vigorously pursuing a ‘musical ideal’ embracing both asceticism and exhilaration, founded on scrupulous respect for the text and the wish to transport listeners to summits of sheer emotion, Françoise Lasserre and her ensemble have chosen the long and arduous path of complete fidelity to their artistic convictions. This ascetic attitude has borne splendid fruit, and led to an exemplary meeting of minds. As the ensemble’s discography so eloquently demonstrates, Akadêmia and its record company Zig-Zag Territoires have discovered a common passion as they blaze new trails through the music of Heinrich Schütz. To date Akadêmia has devoted five recordings to this composer: the Musikalische Exequien, The Seven Last Words of Christ on the Cross, the Resurrection History, the Christmas History, and the St Matthew Passion. Widely recognised as an inspired interpreter of Schütz, Françoise Lasserre also has strong elective affinities with Claudio Monteverdi. Her recordings of the complete Selva morale e spirituale and the Combattimento di Tancredi e Clorinda, both unanimously acclaimed by the musical press, demonstrate the high standards of excellence achieved by her rigorous direction. The group’s rich discography has recently been augmented by Stefano Landi’s La morte d’Orfeo and a recording of Bach cantatas (released in late May 2009). Akadêmia’s primary vocation remains the recreation of major or unknown vocal and/or instrumental works of the seventeenth century. So we would like to thank the festivals in France and abroad whose curiosity and spirit of adventure make it possible to discover or rediscover this admirable repertory. Akadêmia has now been in residence amid the vineyards of Champagne for almost twenty years. Each year, the group presents a concert season and an ambitious programme aimed at developing new audiences in the Champagne-Ardenne region. Finally, Akadêmia has an ongoing commitment to the discovery and nurturing of young vocal and instrumental talents through the organisation of professional training programmes which culminate in a series of concerts. In 2009, Akadêmia will be heard in Italy and in many French towns, including Lyon, Noirlac (18), and Ligugé (86), and at the festivals of La Chaise-Dieu (43) and La Chabotterie (85). The ensemble Akadêmia receives support from the Région Champagne Ardenne.

Direction | English

Après des études de mathématiques, Françoise Lasserre entreprend une formation musicale incluant, outre le traverso, analyse, écriture et direction d’orchestre à l’école normale de Paris (cours de Pierre Dervaux). Le hasard lui permet à la fois de travailler avec Michel Corboz pour qui elle prépare des chœurs amateurs, et de faire partie des quelques chanteurs réunis par Philippe Herreweghe pour fonder la Chapelle Royale.
Ces rencontres vont modifier son parcours, lui faisant placer la musique ancienne au centre de son activité musicale.
En 1986, Françoise Lasserre crée Akadêmia. Avec cet ensemble réunissant chanteurs et instrumentistes, elle donne de nombreux concerts tant en France qu’à l’étranger, et réalise 15 CD dans un répertoire allant de Palestrina à Bach, avec une prédilection pour Monteverdi et Schütz.
De nombreuses récompenses sont venues saluer ce travail : 1er prix concours Palestrina en 1994, plusieurs ffff du journal Télérama, Diapasons d’Or…
Françoise Lasserre considère son travail de chef sous l’angle humaniste, attentive à la qualité relationnelle entre chanteurs, instrumentistes et chef. Sur le plan esthétique, elle privilégie une approche authentique au travers du choix des instruments, de l’effectif et de la nature des voix, tout en attachant une grande importance à ce que la musique ancienne puisse vivre dans notre monde contemporain.
Françoise Lasserre s’investit également dans la formation de jeunes chanteurs professionnels à qui elle propose d’intégrer Akadêmia au cours de certaines productions.
En 2013, elle a créé à Delhi et à la Cité de la musique à Paris l’ Orfeo par-delà le Gange, une version de l’opéra de Monteverdi, qui réunit artistes indiens et européens. Il sera redonné en 2016 dans le cadre des festivals Bonjour India, Namasté France et en tournée en France et en Europe.
2014 a vu naître un projet particulièrement novateur en co-production avec le Festival de la Chaise-Dieu : une création autour d’un texte de Jean-Pierre Siméon sur la Passion du Christ, accompagné d’extraits des passions de JS Bach.  Ce projet, plébiscité lors de sa création, par le public comme par la presse, fera l’objet d’une tournée nationale à la saison prochaine, et a donné lieu à un enregistrement, à paraître en février 2015.

Director | Français

Françoise Lasserre. Seated on an uncomfortable bench in a Cistercian abbey, the spectator has just crossed the threshold from his or her ‘everyday life’ and is preparing to undergo a singular experience: to lose and then find oneself in the temporal adventure of the work being performed on stage. This palpable tension, which will be resolved in a final silence rich in contained emotions and contemplation, articulates an aesthetic experience which brings us face to face with ourselves. To follow the loving but firm hand of Françoise Lasserre to be carried off to an unknown territory, to discover in oneself a shadowy zone, enigmatic and capricious. Upsetting the petty authority of our thoughts and prejudices, Françoise Lasserre invites us to travel with her along a steep yet illuminating path: to abdicate control, so that what is repressed by day may perhaps become a hero by night. Remaining something of a marginal figure, off the beaten track, Françoise Lasserre roots her approach to music firmly in a consciously humanistic tradition, inherited from the Platonic garden and the Italian Renaissance. Vigorously pursuing a ‘musical ideal’ embracing both asceticism and exhilaration, founded on scrupulous respect for the text and the wish to transport listeners to summits of sheer emotion, Françoise Lasserre and her ensemble have chosen the long and arduous path of complete fidelity to their artistic convictions. This ascetic attitude has borne splendid fruit, and led to exemplary meetings of minds. The first musician to have a decisive influence on her was Philippe Herreweghe. At the birth of La Chapelle Royale in 1976, the musicologist Philippe Beaussant said this to his listeners: ‘Ladies and gentlemen, in ten years, in twenty years, you will be able to say, like the grenadiers who fought at Austerlitz: I was there.’ If such battles forge the soul and create an esprit de corps, Françoise Lasserre has not forgotten what she still considers as her musical family, with its special attention to the relationship between text and music. Convey the meaning of the text, explain each phrase, give the words their full weight: that was the deep imprint left on her by Herreweghe. Then came her encounter with Michel Corboz, the charismatic conductor of the Ensemble Vocal de Lausanne. In working with him, Françoise Lasserre discovered the true role of the conductor: to encourage the transformation of the artists one directs. After this, several years of musical practice in concert and an extensive discography were to attest to her aesthetic approach, founded on patient archaeological research and sculpting of the musical and sonic material at her disposal. Fascinated by mathematics since her teenage years, Françoise Lasserre likes to dissect mechanisms, analyse their inner workings, understand systems. In her assiduous frequentation of the libraries of Europe, she adopts a similar attitude to musical sources. With patience and perseverance, she collects the precious indications composers have sometimes left us in the prefaces to their works: here a dramatic intention, there the characterisation of a voice. Abandoning herself to the pleasure of reconstructing in her mind’s ear, at her desk, the polyphony she extracts from individual part-books, she fashions in her imagination a preliminary interpretation of the work. Then comes the encounter with her singers and instrumentalists. At this point, surrounded by strong artistic personalities, Françoise Lasserre spontaneously summons her musicians to a passionate confrontation, shaping and guiding the individual energies towards a single objective: to reveal a world to the audience, an interpretation of the work of music which has been collectively perceived, understood, then dispensed. What is this world? A world where, paradoxically, the music, the beauty of a voice, the virtuosity of a difficult passage will never be an end in itself. Perhaps an anecdote can define this world. When a journalist asked her why she had chosen a particular performer, Françoise Lasserre replied, with seeming impertinence: ‘What I like about this singer is that he’s not so much in love with his own voice that he feels the need to pester us with it . . . I chose him because, over and above his qualities as a singer, it’s his talent as a storyteller, a diseur, that moves and affects me.’