
Prenons soin de nos (petits) festivals !
Tribune Novembre 2021

© Carlos Malvar
Tribune par Vincent Morel, Administrateur de l’ensemble Les Timbres et Directeur artistique des festivals Bach en Combrailles et Musiques Vivantes
Il y a quelques semaines, nous pensions tous que la crise sanitaire était résolument dernière nous. À l’heure où nous écrivons ces lignes, force est de constater que ce n’est pas aussi simple. Pour autant, cette période permet une relecture complète de nos pratiques et tout le monde s’interroge : les ensembles, les festivals, nos partenaires financiers (qui sont les mêmes…).
Nous prenons tous conscience de l’importance d’un dialogue en confiance et d’une synergie, qui s’était peut-être un peu distendue entre les ensembles et les festivals. Car il faut le redire, dans notre discipline de musique de répertoire et de création : il n’y a pas d’ensembles indépendants sans festivals et pas de festivals sans ensembles indépendants. Dans quelques semaines à Toulouse, l’État annoncera une nouvelle politique en faveur des festivals. L’été 2020 aura été rélévateur de l’importance des festivals dans nos pratiques culturelles. Les festivals vont de nouveau s’inscrire au cœur d’une vraie politique publique. Dans cette grande galaxie des festivals, il y a les festivals bien installés, mais aussi d’innombrables « petits » festivals.
Beaucoup de ces « petits » festivals, souvent portés par des bénévoles, se trouvent aujourd’hui dans une situation délicate. On relève une grande lassitude des bénévoles, épuisés par ces deux années compliquées, par la lourdeur administrative et par un manque de visibilité et de soutien. Mais ce qui manque fondamentalement, c’est un appui en ingénierie. Aujourd’hui, la culture dans les territoires ruraux ne peut plus reposer uniquement sur la bonne volonté du bénévolat. Comme les ensembles indépendants, il est temps que ces festivals soient accompagnés par une démarche de professionnalisation, qui, contrairement à ce qu’on pourrait penser, ne viendra pas remplacer le rôle précieux des bénévoles, mais bien au contraire viendra les soulager. Il en va de l’avenir de la culture dans de nombreux territoires, et de l’avenir de nos réseaux de diffusion.
Administrateur de l’ensemble Les Timbres, mais aussi directeur artistique des festivals Bach en Combrailles et Musiques Vivantes, je mesure combien ces questions sont centrales et fondamentales pour maintenir un réseau de diffusion sur l’ensemble des territoires. Élus, artistes, public… prenons soin de nos (petits) festivals !
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